Albanie, minorités et identités nationales
(par N. T. le 19 septembre 2007)
Un grand merci à Mandi Gueguen pour la trad, à Marjola Rukaj pour l’entretien et bien entendu à Fatos Lubonja pour son analyse de la situation et l’esprit critique dont il fait preuve, indépendamment des réserves que l’on peut formuler sur tel ou tel point. Je suis d’ailleurs très agréablement surpris par le nombre d’intellectuels albanais qui argumentent sans complexes des positions critiques par rapport à la "tradition" nationale. Je pense aussi, par exemple, à Aurel Plasari ou à Migjen Kelmeni.
Deux remarques ponctuelles.
Primo, l’ethnonyme courant chez la plupart des Aroumains d’Albanie est Rrãmãni mais depuis la fin du XIXe siècle et jusqu’à nos jours ils se reconnaissent généralement, lorsque la question est soulevée en termes "nationaux" dans l’ethnonyme utilisé par les autres Aroumains, plus nombreux, vivant notamment en Grèce, à savoir Armãni.
Entre ces deux sous-groupes il y a de petites différences d’ordre linguistique et occupationnel (par exemple les Rrãmãni, dits aussi farshérotes, ont pratiqué plus longtemps le pastoralisme semi-nomade). Ces différences ne posent pas de problème majeur sur le plan de la communication et de l’identification. Il n’en va pas de meme pour les différences entre les Aroumains (Rrãmãni et Armãni) et les Roumains (Români) vivant au nord du Danube. Ces différences sont très nettes, les premiers à les réaliser étant les Roumains eux-memes lorsqu’i |